La traversée de Latchi (Chypre) à Finike (Turquie) s’est faite en grande partie dans du tout petit temps avec un vent tout juste suffisant pour nous déhaler à quelques nœuds sans avoir à trop mettre le moteur et surtout deux très gros orages avec éclairs dans tous les sens, pluie diluvienne et surtout violentes rafales montant jusqu’à 35 nds en quelques minutes. Heureusement on les voyait bien arriver ce qui nous a permis de réduire la toile à temps. A noter que les gribs n’indiquait des rafales jusqu’à 20 nds mais pas de tendance orageuse marquée (CAPE < 300 J/kg). Le dernier orage nous laisse peu après le levé du jour en vue de la côte Turque et c’est vers 15:00 Lundi 7/11/2022, sous un ciel encore bien chargé de nuages que nous nous amarrons au quai de la Marina de Finike .





Les formatés sont rapidement expédiées. L’agent que nous avions choisi avant de partir nous attendait sur le quai et avait tout préparé grâce aux papiers que nous lui avions transmis par e mail. Nous n’avons eu besoin que d’une très courte séance de photos à la police avant de pouvoir circuler librement dans le pays. Le prix de l’agent 130 euros tout compris ! quant même…





La marina est très grande et assez luxueuse mais à 74 euros la nuit, elle n’est pas donnée (c’est pourtant l’une des moins cher de toute la côte) alors, comme le dédouanement c’est bien passé on va essayer de repartir dès demain matin. On passe aussitôt au distributeur prendre des livres Turques , on achète une carte SIM à la boutique d’à côté, on fait quelques courses et on lave le bateau. Après une bonne nuit de repos et une bonne douche on refait le plein de gaz oil ( à 1,43 euros le litre au lieu de 2,30 à Chypre, sur 200 litres, çà valait le coup d’attendre) et c’est reparti: à nous la côte Turque .








Cette partie de la côte sud-ouest de la Turquie est bordée d’îles et d’îlots et découpée de baies bien protégées formant un vrai labyrinthe: un paradis pour faire du rase cailloux en toute décontraction surtout quand le temps s’y prête comme aujourd’hui: vent faible, mer plate, ciel bleu limpide et la mer transparente . La moindre crique est parait-il constellée de ruines le plus souvent antiques.
Dans l’antiquité, cette région s’appelait la Lycie. La civilisation Lycienne remonte à 3000 av.JC, ces origines sont assez peu connues des historiens. Il y aurait eu des échanges avec la civilisation Grecque au cours du dernier millénaire av.JC (Rhodes n’est pas loin) ils aurait aussi été envahis par les Perses. Au 3éme siècle apr.JC ils font partie de l’empire Byzantin et sont christianisés puis surviennent les invasions Arabes puis Ottomane.
Sans perdre de temps et mettons le cap sur Kekova et plus précisément la baie de Gökkaya, une petite crique coincée entre plusieurs îlots (Asrili et Kisneli et la terre, une sorte de minuscule port naturel parfaitement protégé, loin de toute route ou habitation: l’endroit idéal pour décompresser un jour ou deux et s’acclimater à l’atmosphère « vacances » que dégage cette côte.

















l’endroit est truffé de ruines et de grottes nous avons plaisir à suivre les chemins des chèvres et à explorer les îlots en kayak (ici la grotte de Korsan Magarasi)
















L’endroit est plutôt calme mais nous ne sommes pas tout seul non plus. Sur les deux jours on nous sommes restés là nous avons compté jusqu’à 8 bateaux à l’ancre: 4 ou 5 voiliers et 4 bateaux d’excursion 2 étant mouillés là apparemment à demeure, les autres ne faisant que passer pour même pas une heure. Nous sommes déjà hors saison, on imagine facilement la difficulté pour trouver une place dans ce petit paradis en plein mois d’aout …
Pour les voileux: nous n’avions vraiment préparé notre escapade en Turquie. C’est seulement une fois à Chypre que nous nous sommes dit: tient et si on faisait un petit détour par la Turquie avant que l’hiver ne s’installe (En Novembre le temps est généralement beau et les vent faibles ou modérés contrairement à Mars ou ils sont souvent très forts sur cette côte). « Du coup » on avait aucun guide de la région. En furetant sur internet nous en avons trouvé un qui répertorie les meilleures mouillages avec photos, cartes et quelques renseignement c’est le site Coast Guide TR (en anglais). J’ai sauvegardé tous les endroits où nous étions susceptible de passer en pdf afin de pouvoir les visionner même hors connexion.