Turquie: baie de Kekova

Kekova est la partie la plus sauvage et la plus isolée de la côte Lycienne. L’île de Kekova proprement dite protège un grand plan d’eau abritant de nombreuses criques et le grand lagon de Üçagiz. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est Kaleköy et sa forteresse perchée tout en haut du piton qui domine la ville. Pour y arriver depuis Gökkaya ou nous venons de passer 2 jours très agréables, on se faufile entre des îles ravissantes et devant quelques baies tentantes,

La forteresse est en vue. Nous avançons jusqu’au pied du village. Il y a les pontons des restos mais il est encore un peu tôt pour songer à déjeuner. Sur la droite il y a un espace où on peu mouiller entre les maisons au bord de l’eau et quelques rochers. Il n’y a pas beaucoup de place mais nous sommes seuls avec un petit bateau de pêche. La vue, sur le site d’un côté et la baie et l’île de Kekova de l’autre, est magnifique.

La matinée n’est pas encore trop avancée, nous avons le temps de monter jusqu’au château par les ruelles étroites (peut-être sentiers serait plus approprié vu la largeur et l’escarpement). De là haut, la vue sur la baie est époustouflante. L’architecture et le style laissent supposer que les fortifications datent de l’époque byzantine (3éme à 12ème siècle de notre ère). Dans l’enceinte et sur les collines avoisinantes, on voit de nombreuse tombes lyciennes (de 2000 av.JC à 300 ap.JC) certaines sont des sortes de sarcophages de pierre au toit arrondi d’autres sont creusées dans la roche des falaises. Nous sommes le 10 novembre, le drapeau en haut du château est en berne pour commémorer la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république Turque mort le même jour en 1938.

Le midi un repas simple sur une terrasse de café et le soir, petit resto juste en face du bateau.

Jeudi nous traversons la baie pour mouiller (à la patagonne avec des aussières à terre) dans l’anse de Tersane sur l’île de Kekova. C’est une toute petite indentation dans la rive nord de l’extrémité ouest de l’île. Le pourtour de l’anse et ses environs sont couverts de ruines y compris sous l’eau. Certaines paraissent très anciennes d’autres sont typiquement byzantines (comme les restes de l’arche d’une église sur la plage). Nous n’avons pas trouvé de renseignements intéressants sur ce site et son origine mais son nom laisse suggérer que son activité principale était la construction de navires .

Pour laisser de la place aux bateaux touristes qui viennent ancrer tout au fond de l’anse, nous avons mouillé juste à l’entrée du côté sud mais notre ancre n’est pas assez loin pour maintenir suffisamment loin des rochers si la brise de terre qui se lève la nuit souffle un peu plus fort que d’habitude (ici les prévisions météo ne sont jamais très fiable – le modèle français Arpège semble être le plus souvent juste avec en deuxième position ICON EU. ECWMF et GFS sont quand à eux en général carrément fantaisiste pour ce qui est des prévisions côtières.) Pour être complètement rassuré on devrait donc remouiller.

Mais après le repas de midi, on décide que, tant qu’à relever l’ancre et libérer les aussières autant en profiter pour explorer un autre mouillage de cette magnifique baie de Kekova. Nous jetons notre dévolu sur Kisle Bogazy, juste en face, et nous y passons une super fin d’après midi et une nuit très paisible…

Note sur les fond marins de la Méditérranée orientale:

Ces baies sont réputées pour la qualité et la transparence de leurs eaux. L’eau y est effectivement parfaitement limpide et la blancheur du sable leur donne cette couleur bleue turquoise si attirante. Par contre, au niveau faune et flore, comme nous l’avions déjà constaté à Chypre, à part quelques bancs de tout petits poissons, quelques sars égarés et par endroit sur les fonds, des herbiers de posidonie, c’est un peu le désert! Pas de gros poissons, pas d’algues ni même d’oursins sur les rochers et bien sûr pratiquement pas d’oiseau de mer en surface. Après ces dernières années passées dans des eaux tropicales grouillants de vie c’est carrément déprimant. Est-ce que finalement, cette clarté inimitable ne serait pas un signe que cette mer se meurt? Seul signe d’espoir: nous avons tout de même aperçu quelques tortues…

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