Le canal de Suez (2)

Le canal de Suez deuxième partie: Ismaelia – la grande bleue

Les conditions météo sont très bonnes sur l’Est de la Méditérannée jusqu’à la semaine prochaine. C’est très important car on ne peut pas s’arrêter à Port Saïd et par mauvais temps la sortie du canal peut être assez inconfortable. Nous aurions donc pu repartir dès le lendemain de notre arrivée à Ismaïlia mais nous avons tout de même demandé un jour d’escale afin de pouvoir enfin changer notre foc tranquillement (voir cet article).

Nous profitons du calme plat du tout début de matinée pour faire l’opération avant le petit déjeuner. Je déroule de foc et miracle il descend presque tout seul. On voit quand même que les vis qui retiennent deux des éclisses qui relient les tronçons de profilé de l’enrouleur entre elles sont dévissées et ressortent un peu. C’est elles qui bloquaient la descente de la voile ou du moins celles de la rotule/émerillon. Domi monte (ou plutôt je le monte) armé de la clé allen adéquate et de son flacon de loctite (frein de filet) car il ne faut pas que çà se reproduise, d’ailleurs pour laisser à la loctite le temps de prendre on ne hissera la voile de rechange qu’en fin de journée.

Entre temps un cata Bali 42 arrive de Port Said,s son skipper Erik, nous invite à diner. Avec Natalia et Masha ses équipiers, ils convoient le bateau depuis la Turquie jusqu’à la Marina El Gouna sur la côte de la mer Rouge pour son propriétaire Egyptien. Dans la soirée nous sommes donc à leur bord quand Mohamed Mohsen responsable du développement de la plaisance à la direction du Canal arrive avec une collègue. Ils viennent recueillir nos commentaires et nos remarques pour continuer à améliorer le service. Ce qu’ils sont parvenu à mettre en place est déjà remarquable : plus un seul bakchich n’est toléré de la part des pilotes ni de personne d’autre travaillant pour le canal. La plus grande amélioration pour le future serait de pouvoir débarquer dans chaque port sans plus de contrainte que les voyageurs arrivant par avion et sans avoir à payer à chaque fois un nouveau visa. Ils peuvent pousser dans ce sens mais la décision ne dépend pas d’eux. Mohamed est officier de marine et il a participé pendant une année à un échange avec la marine Française on passe donc un bon moment à parler de Brest et de Toulon et de son voyage sur la Jeanne. Mohamed et sa collègue repartis (après nous avoir remis à chacun un beau cadeau souvenir de notre passage) nous continuons la soirée avec nos hôtes en dégustant un excellent curry préparé pas Masha en échangeant nos expériences et souvenirs. Nous apprendront d’Erik tout un tas de choses intéressantes sur la côte Turque où nous n’avions initialement pas prévu d’aller tout de suite mais qui sera très probablement notre prochaine étape, juste après Chypre.

Jeudi 27 octobre 2022, 07:55. Notre pilote se présente sur le quai. On arrive tant bien que mal à faire les présentations mais manifestement, Ala (c’est son nom), n’a pas rêvé d’être à notre bord aujourd’hui et nous le fait clairement sentir. Sur tout le trajet la conversation se limitera à quelques mots. Son attitude avec Anne est à la limite de l’impolitesse. Il passera la plus grande partie du trajet pendu à son téléphone discutant âprement en de très longs échanges.

Mais le canal est calme, nous ne croisons qu’une douzaine de bateaux venant en sens inverse jusqu’à ce que le premier navire du convoi allant vers le nord nous rattrape vers 12:30.

Nous arrivons à la hauteur de Port Said mais sur le bras Est du Canal vers 16:00. Le pilote nous quitte non sans nous avoir demandé son « cadeau » que vu son amabilité il n’a bien sûr pas eu. Il embarque sur la pilotine en boudant.

Les petits pêcheurs naviguent entre ces gigantesques monstres d’acier

Le pont El Salam (pont de la paix) a été mis en service en 2001 puis fermé à la circulation en 2013, les autorités craignant que des terroristes ne s’en servent pour jeter des bombes sur les navires de passage. Depuis cet ouvrage majestueux reliant l’Asie à l’Afrique ne sert plus à rien..

A 16:50 plus de digues ni de berges d’un côté ni de l’autre : çà y est nous sommes en Méditerranée! Bien sûr, le trafic qui n’était pas très dense jusqu’à maintenant augmente très nettement et , bien que nous soyons en mer, le chenal se rétrécit, ajouter à çà que la nuit tombe : ce n’est pas tout de suite que l’un de nous pourra aller dormir.

Prochaine étape Chypre mais çà c’est une autre histoire.

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