Archives mensuelles : mars 2023

Σaμος (Samos) , Πυθαγόρειο (Pythagorio)

Déchiffrer les lettres Grecques c’est pas facile mais faut s’habituer et comme on est dans l’antique cité du fameux mathématicien c’est le moment ou jamais !

Nos deux jours de vent de sud modéré à faible sont passés et Il faut maintenant nous protéger d’un mauvais coup de vent de Nord ( encore!) et oui ici ce n’est pas de tout repos et pourtant le Meltem n’est pas sensé s’établir avant Juin, Nous avons choisi Pythagorio sur l’ile de Samos.

Les digues du petit port de pêche sont protégées par un grand avant port délimité par une très longue digue. Nous mouillons au milieu du port pour reculer perpendiculaire au quai (la fameuse technique de mouillage à la méditerranéenne à laquelle je l’avoue nous avons un peu de mal à nous faire) . Heureusement il n’y a que nous dans le port et nos longues amarres sur enrouleurs à l’arrière du bateau facilitent grandement la manœuvre. En plus pouvons rester assez loin du quai: on ne sait jamais ce qui pourrait trainer au pied et abimer le safran.

Pythagorio est une petite cité balnéaire, on y trouve 3 ou 4 petites supérettes 2 boulangeries et quelques magasins ouvert mais surtout une demi douzaine de loueur de voiture et une multitude de bars et restaurants sur le quai, presque tous fermés: la saison n’a toujours pas commencé! De partout on peut apercevoir les hauts sommets de la côte Turque juste en face.

Par contre, côté ballades il y a ce qu’il faut. Nous commençons par le château médiéval de Lykoúrgos Logothétis.

C’est une forteresse Byzantine construite au 7ème siècle sur le site d’un temple grecque (dont on voit encore les vestiges) puis abandonnée en 1475 lors de l’invasion Ottomane.

La tour principale n’a elle été construite qu’en 1824 par Lykoúrgos Logothétis, le chef de l’île de Samos pendant la révolution grecque (guerre d’indépendance contre l’occupant Turque) pour en faire sa résidence.

Le coup de vent passe dans la nuit sans histoire et dès le lendemain nous pouvons repartir de ce charmant petit port.

Leros

Mardi 21/03/2023, Il ne fait pas très beau aujourd’hui, le ciel est couvert (oui, même en Grèce çà peut arriver), un petit vent du sud s’est levé comme nous quittons le port, pas grand chose mais c’est suffisant pour nous déhaler gentiment à 5 ou 6 nœuds le long de la côte est de Kalymnos puis de Leros jusqu’au petit port de Ay Marina au Nord Est de cette île. Le vent de Sud est une aubaine car s’il soufflait de n’importe quelle autre direction le mouillage serait au mieux inconfortable, au pire intenable.

Ay Marina, malgré son nom, n’a rien à voir avec un quelconque port de Plaisance. C’est une petite ville surplombée de son inévitable forteresse médiévale, port de pèche l’hiver et petite station balnéaire bien tranquille l’été. L’architecture de style italien du début du siècle des grandes maisons rappelle que l’île a aussi été sous domination Italienne après la Première Guerre Mondiale.

Une mosaïque récente à l’entrée de l’école semble suggérer une sorte de jumelage ou relation amicale avec une petite ville Turque (Güllük dans province de Muglia juste en face). Si les enfants s’y mettent tout espoir de réconciliation entre les deux pays n’est peut-être pas perdu…

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C’est bientôt Pâques (le 16/04 pour les Orthodoxe) et les magasins préparent leurs étalages pour la bonne cause.

Ici aussi la crise est passée et beaucoup de maison ont besoin d’une sérieuse restauration y compris de grandes villas carrées de style italien.

Il y a beaucoup d’autres ports et mouillages sur cette île assez grande et qui sont bien abrités des vents dominants.

Mais en cette saison intermédiaire la météo et très capricieuse et d’un jour à l’autre le vent passe du Nord au Sud puis à l’Est ou à l’Ouest. Difficile de rester longtemps au même endroit ou même de se tenir à un programme de navigation défini, il faut faire avec en avançant au jour le jour en prenant soin d’être dans le bon abri au bon moment. Pour nous demain ce sera Pythagorio sur l’île de Samos.

Kalymnos

En partant de Nysiros, nous décidons de ne pas nous arrêter à Kos ou le seul abri sûr par le vent prévu serait la marina, plutôt chère et soumise au ressac. nous poussons donc jusqu’à Kalymnos en passant par la pointe Krikellos à l’extrémité Ouest de Kos.

Nous n’avons pas fini d’amarrer Rêve à Deux au quai de Pothia (le port de Kalymnos) que nous sommes rejoints par un joli catamaran Outremer 45 Français: le Peems d’Emmanuel et Maggy avec qui nous passerons deux soirées très sympathiques à échanger de précieux renseignements nautiques .

Kalymnos c’est à la fois le nom de cette île montagneuse et de sa ville principale (dont Pothia est le port) . C’est une ville assez grande, qui occupe toute la longueur de la vallée coincée entre deux sommets, et s’étend de la côte Est à la côte Ouest de l’île. C’est une ville typique et très agréable avec ses ruelles étroites, ses maisons de pierres aux toits plats et ses nombreux commerces. Kalymnos a connu sont heure de gloire à la fin du 19ème siècle à l’apogée du commerce des éponges naturelles quand les plongeurs et les scaphandriers de Klymnos était les meilleurs du monde et faisaient la richesse de l’île. C’est de cette époque que datent ces belles maisons de pierre aujourd’hui dont certaines sont en parties restaurées.

Mais Kalymnos comme Rhodes a aussi été une place forte des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem comme en témoigne la forteresse (Chora) dont les murailles en ruine surplombe la ville au nord de la vallée. C’est notre but pour aujourd’hui. Elle est située à environ 3km du port et il faut traverser toute la ville. Nous avons pris nos trottinettes pour économiser nos vielles jambes dans la partie urbaine et les ménager pour la grimpette qu’il faudra de toute façon faire à pied.

Les ruelles étroites et encaissées forment un vrai dédale et se terminent souvent par des marches permettant d’atteindre les dernières maisons bâties au flanc de la montagne.

Nous parvenons à la Chora après avoir abandonné nos trottinettes à la garde d’une habitante fort aimable du quartier et grimpé plus d’une centaines de marches

En faite de château il ne reste plus que les contreforts ainsi que quelques bâtiments restaurés. La forteresse originale du début du 14ème a été détruite par un très fort tremblement de terre en 1492 puis restaurée et reconstruite pour longtemps servir à protéger la population des attaques de pirates, fréquentes jusqu’à la fin du 18ème siècle, avant d’être abandonnée et de tomber finalement en ruine.

Quelques efforts ont visiblement été faits dans ces dernières années pour mettre en valeur ces ruines et leur histoire mais la crise économique et l’épidémie de COVID19 ont aussi mis à mal ces tentatives. Il ne reste aujourd’hui que des murailles imposantes ceinturant un immense tas de pierre et quelques minuscules chapelles au toit de tuile rouge dont une ou sont conservées des fresques byzantines semble assez ancienne. On voit aussi les restes délabrés d’un petit musée ne datant pourtant que de 2010.

Le lendemain je m’offre un petit bain sur la petite plage de l’autre coté de la digue du port où l’eau y est limpide. Domi n’ose pas , il a peur d’avoir froid en sortant à cause du vent du nord qui souffle par dessus la jetée.

En fin d’après-midi nous allons jusqu’à la petite plage de Thermae où comme son nom l’indique une source chaude devrait couler et réchauffe une petite crique . La route, qui n’est ouverte que le soir après 4 heures pour cause de travaux, aboutit à une sorte de restaurant/établissement de bains en ruine. Pas de trace de source chaude mais a cette heure là nous sommes tranquille, nous avons la plage de galets à l’abri du vent pour nous tous seuls ainsi qu’une douche encore en état de marche sous un arbre. Cerise sur le gâteau, chauffée par le soleil de la journée, l’eau de la douche est un plus bien appréciable pour se rincer après la baignade: demain on emmène le shampoing!

Lundi 20/03/2023, le vent se calme, nous avons fait les courses ce matin (on trouve de tout en ville, il y a un bon super marché, boucher, poissonnier et des marchand de fruits juste en face sur le quai et une excellente boulangerie un peu plus loin en ville dont les chouquettes au caramel et les tourtes aux épinards valent vraiment le détour… on va pouvoir reprendre la mer demain.

En attendant, cet Après-midi on s’offre une dernière ballade sur les hauteurs de la ville, cette fois jusqu’au Monastère de Saint Savvas. La route monte sur le flanc de la montagne, la pante est raide mais la vue sur la ville et les environs est magnifique.

Sur le site, s’empilent de nombreuses chapelles de la plus ancienne, une simple voute datant sans doute d’avant l’époque Byzantine, à la plus récente, une basilique datant de la fin du 20ème siècle, toutes pimpantes et entourées d’arbustes et de fleurs.

Il est tard et nous pensons que le site est fermé mais une vielle femme tout en noir nous fait signe d’entrer en nous ouvrant la porte d’un petit sanctuaire plein de reliques anciennes. Nous faisons le tour de toutes les chapelles et avant de sortir la dame nous nous offre à chacun une grosse part de délicieux gâteau au chocolat et une bouteille d’eau pour nous désaltérer. Quel accueil !

Mais la journée se termine et il faut redescendre. La pente de la route est souvent trop forte pour la faire entièrement en trottinette (on a plus 20 ans) et la fin, fait de grands détour dans les ruelles étroites de la ville. Nous coupons par les marches c’est plus rapide mais nos pauvres jambes sont mises à rudes épreuves .

Αντιο σας (au revoir) Kalymnos, c’était une escale bien agréable…

Nisyros

Nisyros est une île volcanique du Dodécanèse. Malheureusement, Palos, le seul port praticable de l’île ne l’est réellement que par vent modéré ou soufflant du secteur Sud ce qui est bien le cas aujourd’hui mais, demain soir, il repasse au Nord assez fort. Nous n’aurons donc pas le temps d’aller explorer l’intérieur de l’île pour découvrir le cratère du volcan, ses sources chaudes et ses paysages sauvages et pourtant il paraît que ça vaut le détour Tant pis, on se contentera du village et de ses environs .

Le petit port de Palos est pratiquement désert, la saison n’est pas commencé. Le nombre très restreint de bateaux de pêche à quai confirme que la digue ne doit offrir qu’une maigre protection quand le Meltem se met à souffler.

Le village est petit mais coquet. Nous avons le temps pour une longue promenade en suivant la route jusqu’aux Termes désaffectés . Que s’est il passé ici? Crise financière ou problème de permis de construire? Le bâtiment n’a manifestement jamais été fini et pourtant il est déjà en ruine. Sa présence gâche complètement le site. En effet, juste l’autre côté de la petite route, au pied de la colline se cache une petite chapelle à moitié enterrée et prolongée par une grotte abritant un joli bassin d’eau limpide. Source thermale ou miraculeuse nous ne le saurons pas mais l’ensemble date surement d’une époque très ancienne, sans doute des premiers chrétiens.

Aux alentours, l’ambiance est rurale et décontractée, poules, coq , oies et même cochons se promènent en toute liberté. C’est toujours un plaisir pour moi de prendre quelques photos de ces volatiles si élégants et si colorés (enfin, les cochons d’ici, même s’ils sont un peu colorés et peut-être même élégants ne volent tout de même pas très haut…).

Le soir, les cartes météo nous annoncent que le Meltem prévu pour les jours suivants se confirme et il est temps d’aller nous mettre à l’abri à Kalimnos.

Tylos (Dodécanèse)

Mardi 14/03/2023, nous levons l’ancre pour Tilos (ou Tylos) 22 milles plein ouest. Cà fait plaisir de remonter l’ancre dans ces fonds de sable, la chaîne remonte parfaitement propre, rien ne vient salir le pont çà change des fonds vaseux.

Tilos est comme toutes ses îles de la Dodécanèse un endroit idéal pour les randonneurs et les amoureux de châteaux médiévaux. Nous décidons de ne pas nous installer à l’intérieur du port qui nous semble un peu exigu vu de l’extérieur (nous ne sommes pas encore habitué à l’exiguïté des escales méditerranéennes) et préférons ancrer devant la plage. Attention de ne pas mouiller devant ou au nord de la jetée, c’est là que le ferry ancre pour venir à quai – heureusement le maître de port nous à prévenu à temps .

La traversée entre les deux iles fut rapide et nous avons le temps pour découvrir ce petit port pittoresque . Le village est agréable et la plupart des maisons ont été restaurées dans le style bien particulier de la région.

Pourquoi ne pas utiliser une vieille voiture comme jardinière?

Mais de nouveau, le meltem est prévu pour la fin de la semaine et à l’ancre ici nous ne serions pas très bien protégés de la houle qui rentrerait dans la baie. Nous voudrions aussi voir Nysiros avant de chercher un meilleur abri. Nous repartons donc le lendemain matin après avoir passé une bonne demi heure en apnée sous le bateau pour finir le nettoyage de la carène (le gros avantage du CopperCoat est qu’on peut le gratter sans risquer d’en enlever et donc de contaminer les fonds comme avec un antifouling classique ou pire un auto-érodant. )

Nous aurions aimer passer plus de temps dans cet endroit magnifique mais la sécurité du bateau est toujours le choix prioritaire.

Simi, Baie de l’abbaye de Parnormitis

10 mars, nous mettons les voiles pour l’île de Simi distante d’une vingtaine de milles , en passant devant la vieille villes de Rhodes. On imagine très bien le fameux colosse se dressant à l’entée du port. Dommage qu’il se soit effondré lors d’un tremblement de terre au 3ème siècle Av J.C

Après une traversée sans histoire, nous rentrons dans la baie de l’abbaye de Parnomitis au Nord Ouest de l’île.

C’est une petite baie fermée très abritée dont la rive sud est occupée par un grand monastère. Nous ne sommes pas venus pour faire un pèlerinage mais un peu de calme n’est pas de refus surtout qu’il y a pal mal de vent et de pluie prévu pour les jours suivants.

Le monastère date apparemment des années vingt ce qui explique sans doute son style architectural (occupation Italienne). Il n’y a pas grand monde ici, à part quelques artisans qui rénovent des bâtiments, le village semble à peut près désert. Nous nous promenons plusieurs fois autour de la baie et dans la montagne aux alentours et restons quelques jours en attendant que le mauvais temps passe. Nous sommes ravis d’avoir choisi cette période de l’année pour explorer ces îles car même si c’est l’époque où les vents sont forts et changeants, c’est aussi la saison des fleurs ce qui est tout de même plus agréable que la fin de l’été où tout doit être complètement desséché.

Les premiers jours le vent était de secteur sud ouest est l’abri était parfait. 2 ou 3 autres bateaux sont d’ailleurs venu nous rejoindre puis sont repartis samedi, sans doute inquiet en raison du vent qui devait tourner au Nord Nord Ouest dans la nuit. Effectivement, dimanche matin le meltem (nom local pour le vent du nord) soufflait assez fort, mais bien enfoncé dans la partie Ouest de la baie nous étions bien protégés et le méchant clapot que l’on apercevait à l’extérieur ne nous atteignait presque pas. Nous avons eu aussi un peu de pluie mais presque rien comparé à Rhodes où il est parait il tombé des trombes d’eau.

Un dernier tour dans la vieille ville de Rhodes

De nombreuses légendes y compris mythologiques existent sur l’origine de cette ville. Hélios (le dieu du soleil) se serait uni à la nymphe Rhodos (Rose), fille de Poséidon et d’Amphitrite ; ils eurent sept fils dont l’un engendra Kameiros, Ialysos et Lindos qui fondèrent les trois premières cités de l’île qui portent encore leurs noms aujourd’hui. Si l’île est peuplée depuis la fin du 3éme millénaire av. J.C. (Minoens et Mycéniens), ce n’est qu’en 408 av J.C que l’union de ces trois villes (synœcisme) que naquit la ville de Rhodes . Sa réalisation fut confiée à Hippodamos de Milet à qui on doit aussi le port du Pirée. La ville a connu par la suite une histoire très tumultueuse, tour à tour Romaine, Byzantine, Sarrasine, Vénitienne, Franque etc, etc. Les vestiges de la vielle ville, ces remparts et autres palais que nous pouvons admirer aujourd’hui sont en grande partie du à l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui en avaient fait leur fief après avoir été chassés successivement de Terre Sainte puis de Chypre. Leur « règne » sur Rhodes a duré de 1307 à 1522 date à laquelle ils ont été expulsé par Soliman le Magnifique après un siège de 5 mois. On a pu constater que pendant ces 2 siècles ils n’avaient pas chômé…

L’atmosphère est moins déprimante qu’en décembre où tout était fermé. Les premiers touristes sont de retour et quelques échoppes ont ouvert pour eux.

Venir ici sans venir voir un musée ? inconcevable pour nous .

Il y a de nombreux musées à visiter dont le palais des Grand Maîtres, le musée d’Art moderne …et celui que nous avons choisi de visiter le musée Archéologique qui est parait il le plus beau de Rhodes. Ici à part le bâtiment lui-même et les emblèmes des grands maîtres dans l’a grande l’immense salle de soin pas de référence à l’époque des Hospitaliers: les collections ouvertes au public concernent uniquement l’antiquité. Nous sommes seuls, nous avons le musée pour nous .

L’architecture est magnifique, il avait été construit pour y abriter un hôpital pour soigner les péperins et croisés se rendant ou revenant de Terre Sainte.

Non se ne sont pas de fèves pour la galette des rois! Ce sont de petites figurines sculptées retrouvées dans les tombeaux ou les urnes funéraires

Nous poursuivons notre visite dans les jardins où des mosaïques faites en petits cailloux recouvrent des murs d’enceintes.

En sortant nous remontons la rue des Chevaliers qui mène palais des Grand Maîtres. La rue comme le palais ont été magnifiquement restaurés à l’identique pendant l’occupation Italienne (1912 – 1943) Mussolini s’étant pris d’une passion toute particulière pour l’île.

La journée à été bien remplie, nous ne sentons plus nos jambes. Il est temps pour nous de rentrer au bateau. Les courses sont faites, on a récupéré notre acte de francisation (confié à la police maritime pendant notre absence pour éviter d’avoir à payer la taxe de navigation (102EUR/mois), La Marina est réglée (17EUR/jour c’est raisonnable compte tenu du service impeccable, par contre le bassin est très mal conçu et la moindre houle crée un ressac important qui devient rapidement inconfortable et met amarres et taquets à rude épreuve) , demain nous prenons la mer et quittons l’île de Rhodes.

Retour à Rhodes ( son île)

Lundi 5 mars 2023, 5 jours déjà que nous sommes rentés de notre escapade hivernale de trois mois chez nous en France. Nous avons remis le Rêve à Deux en état de navigation mais avant de reprendre la mer nous voulons visiter cette île au passé prestigieux réputée notamment pour ses châteaux et forteresses de l’époque appelèe ici franque mais qui correspond en fait à la période des croisades (11ème 14ème siècles) et nous louons une voiture pour en faire le tour. Première étape à ne pas manquer, Lyndos sur la côte Est. La saison touristique n’est pas encore commencée, nous sommes seuls pour arpenter les jolie ruelles qui montent aux châteaux . Pas de chance, nous sommes un peu trop tard la fermeture du château est à 15h. Il nous faudra nous contenter de la vue extérieure qui vaut à elle seule la visite.

Nous rentrons par la route qui traverse la montagne plus typique que celle de la côte avec ses petits villages, ses forêts et ses plantations d’oliviers. Dans certaines vallées les arbres sont plein de cocons de chenilles, l’une d’entre elle est d’ailleurs surnommée la vallée des papillons. Au détour d’un virage, nous apercevons une harde de daims. Nous apercevons aussi une immense retenue d’eau, il faut dire qu’en été, quand la population de l’île décuple à cause des touristes la gestion de l’eau ne doit pas être simple.

La deuxième journée nous partons vers la côte est de l’île . Premier arrêt au site antique de l’ancienne Kamiros. Mais pas de chance, aujourd’hui nous sommes bien à l’heure mais nous sommes mardi c’est le jour de fermeture des musées… Nous filons jusqu’à l’ancienne forteresse franque de Kastelos qui est ouverte et gratuite. Perchée sur un piton, du haut de ses murailles, la vue sur les îles Kalki et Alimia est magnifique. Sur la route petit arrêt au petit port de Skala Kamiros (le seul de cette côte exposée au souffle du Meltem) connu pour sa tombe Lycienne.

En continuant vers le sud, nous explorons un peu le les gorges du canyon de Jacob et ses étonnantes parois feuilletées. Pause picnic à Monolithos avant de descendre tout en bas de l’île de Rhode pour voir la presqu’île de Prasonisi et sa grande plage (site assez décevant) .

Retour par la montagne en passant par les ruines du château fort d’Asklipio encore assez bien conservé avec du haut de ces remparts une vue imprenable sur 360 °. Quant je vous dis que c’est ici que l’on peut voir des chateaux forts … Il semblerait que tous ont été construits pendant la même période que la vieille ville de Rhodes par les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, nous y reviendrons dans l’article suivant.

Le clou du spectacle de cette journée c’est le monastère de Moni Thari, la construction a été commencée au début de 9ième siècle et achevée au 12iéme. Une légende prétend qu’il aurait été érigé sur les ruines d’un temple d’Apollon, selon une autre, il aurait été construit sur les ordres d’une princesse Byzantine qui aurait été guérie d’une maladie mortelle par la source miraculeuse qui coule encore sur le site. C’est un lieu de repos et de contemplation mais les moines n’hésitent pas à partager la beauté de leur site. Les mosaïques sont magnifiquement conservées ainsi que les peintures décorant les murs et le dôme à l’intérieur de l’église. Dans le jardin, on voit encore des oliviers datant parait-il de l’époque de la constructions et la vigne ne doit pas dater d’hier non plus.

Voilà! en deux jour nous n’avons eu qu’un petit aperçu de cette île superbe. Ce matin le voilier nous a apporté nos voiles réparées. Mais avant de partir pour l’île suivante il nous faut encore faire les courses et surtout visiter le joyaux de l’île: sa ville médiévale et si on s’y prend bien on arrivera peut-être même à trouver un musée ouvert…

A suivre