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De Morotai à Sulawaisi on continue à progresser vers l’ouest

Nous avons prévu de rester un minimum de temps à Morotai pour arriver le plutôt possible jusqu’à Bitung. L’idée est d’essayer de renouveler nos visas (qui n’expirent que le 21 février et nous sommes seulement le 5) en avance pour gagner le plus de temps possible jusqu’au prochain renouvellement qu’on ne pourra pas faire avant Polewali ou Makassar sur la partie sud de la côte ouest de Sulawaisi et la route pour y parvenir est longue et risque d’être difficile surtout que nous n’avons pratiquement aucune information sur les ports et les possibilités d’ancrages. L’immigration accepte en principe de renouveler jusqu’à 10 jours avant la date d’expiration, espérons qu’il s’agit de jours ouvrables!.

Morotai , en voilà encore une île qui a fait parler d’elle ! C’est une île très escarpée (à part une petite plaine côtière au sud et surtout couverte d’une jungle impénétrable à tel point qu’un soldat Japonais de la dernière guerre y est resté retranché pendant près de 30 ans et se n’est qu’en 1974 que l’aviation indonésienne l’a finalement retrouvé, tous ses compagnons étaient morts depuis longtemps mais il pensait que le conflit n’était toujours pas terminé.

Nous n’avons pas du très beau temps ce qui nous empêche d’aller profiter des îlots de la baie où la plongée et le snorkeling sont parait-il exceptionnels. Faute d’abri plus exotique nous sommes mouillés devant Daruba un peu à l’écart du port dans un endroit de verdure tout de même assez agréable. Fautes d’aller admirer les poissons nous en profitons pour mettre à jour le blog et étudier en détail les fichiers météo pour identifier le bon moment pour traverser le bras de la mer des Molluques qui séparent Halmahera et la grande île de Sulawasi soit environ 200 milles. Les courants peuvent varier du Nord-Est au Sud-Ouest et atteindre 2,5 nœuds quand les vents peuvent eux varier de l’Est à L’Ouest et de rien du tout à 25 nœuds ou plus. Autant dire que çà vaut le coup de s’y pencher. Lundi semble le jour favorable avec un vent de Nord-Est soutenu à 12 15 nds et le courant dans le bon sens. Les routages nous donnent une traversée de moins de 36 heures

Lundi 07/02/2022 , 7 heures du matin, nous levons l’ancre. Si nous rencontrons les conditions prévue on devrait être à bon port demain soir. Nous quittons la mer d’Halmahera par calme plat mais avec un courant favorable et sitôt passé la pointe Jere, le vent est au rendez-vous. Nous contournons l’île de Doi par le nord pour aller chercher le vent et le courant. Ce sera notre latitude la plus élevée dans l’hémisphère nord pour cette partie du voyage et sans doute avant bien longtemps.

Sur cette mer il faut faire doublement attention , non seulement il y a les troncs d’arbres et amas de déchets plastiques comme partout dans le pays mais surtout il y a ces drôles de radeaux avec une petites cabanes. Ils sont mouillés je ne sais pas comment par plusieurs centaines de mètres de fond. Ils sont considérés comme FAD (Fish aggregation devices ou dispositifs de concentration de poissons) mais en réalité il sont en général occupés en permanence par un pêcheur ermite. Wick nous a raconté qu’un de ces radeaux-cabanes avait rompu ses amarres et dérivé avec son occupant pendant plusieurs semaines, jusqu’à Palau, plus de 600 milles au nord. Le malheureux n’avait survecu que grâce à sa pêche et à la pluie tombée du ciel. Les habitants de Palau (pays indépendant de la Micronésie) l’avait recueilli mais comme il n’avait rien il avait du attendre plusieurs années avant qu’il puisse rentrer chez lui grâce au passage du bateau d’une association caritative. Ayu lui avait fait faire des papiers, qu’il n’avait sans doute jamais eu en sa possession, et accompli pour lui toute les démarches d’entrée en Indonésie alors qu’il était bien Indonésien .

Parfois ces FAD ne sont que de simple flotteurs comme celui-ci. Evidement radeaux ou flotteurs, rien n’est indiqué sur les cartes et de nuit ils n’ont aucun feux sauf si les pêcheurs sont là et sont en train de relever les poissons. Dans ce cas les radeaux sont illuminés avec plusieurs dizaines de mètres derrière eux une bouée ou une barque éclairée elle aussi. Au début de la nuit nous avons cru que c’était des bateaux de pêche. Nous en avons croisé des dizaines parfois à plus de 50 milles de la côte. Et pour chaque radeau que nous avons vu, il y en avait sûrement au moins un autre sans éclairage. Quand le jour s’est levé tous avaient disparu sans laisser de trace. Par définition un radeau c’est au raz de l’eau donc pas visible au radar et bien sûr ils n’ont pas non plus d’AIS. Autant vous dire que la veille à bord de rêve A Deux est des plus sérieuse: pas question de somnoler pendant sont quart ni même de s’absorber dans une lecture trop prenante.

Conformément au routage nous arrivons à Bitung juste avant la tombée de la nuit après une traversée plutôt agréable. Le vent était un peu plus faible que prévu et nous à lâché 50 milles avant l’arrivée nous obligeant à avoir recours au moteur pour avancer dans une mer devenue chaotique. Bitung est nichée sur la côte de Sulawaisi dans l’étroit bras de mer qui sépare cette dernière de l’île de Lembeh. Bitung est en fait pour le fret le port de Manado capitale de la région Nord de Sulawaisi. Nous arrivons par le nord et évitons ainsi l’entrée sud du détroit encombrée de bateaux de commerce et de de pêches ainsi que les inévitables trimarans/parcs à poisson. Nous n’avons pas beaucoup de temps avant que la nuit tombe et nous mouillons par 20 mètres entre les deux voiliers déjà ancrés devant Solitude Resort.

L’un d’entre aux n’est autre que Soggy Paws de Dave et Sherry dont les fameux « Compendiums » nous ont fournis des tonnes de renseignements utiles tant en Polynésie qu’ici en Indonésie. Ils passerons nous voir le soir même en rentrant du restaurant. Nous aurions bien aimé passer plus de temps pour discuter avec eux mais ils repartent le lendemain de très bonne heure vers Sorong.

Mercredi matin nous rangeons le bateau et je fais la lessive. Vers midi nous allons à terre en profitant de la jetée du resort. On y est bien accueillis et du coup on se paye le luxe d’un excellent plat de thon à l’indonésienne à la terrasse de leur restaurant avec vue imprenable sur Rêve à Deux et le détroit de Lambeh. (çà ne fait pas de mal de se faire chouchouter de temps en temps). Pour l’après-midi nous louons les services du chauffeur de l’hôtel pour aller à l’immigration. Nous y arrivons à 15:30. Pourquoi voulons nous renouveler si tôt alors qu’il nous reste encore presque 2 semaines? Le fonctionnaire très sympathique accepte volontiers nos explications nautiques. Mais il n’ont pas encore reçu la lettre de notre sponsor qu’à celà ne tienne il le contact par téléphone et lui demande de l’envoyer par mail. En attendant que le document arrive on papote un peu (il à fait un voyage en Europe en 2019 et a passé quelques jours inoubliables à Paris. On remplit les formulaires il scanne le tout et nous remet l’habituel bordereau de paiement. Mais il est déjà 16:00 et les banques ferment! Qu’à celà ne tienne on se précipite à la poste qui est à 2 pas et 3 coups de tampon plus tard nous voilà de retour devant notre fonctionnaire francophile un peu étonné de notre célérité. Encore dix minutes et nous ressortons avec nos nouveaux visas dûment tamponnés dans nos passeports. Nous en restons babas, on s’attendait à devoir revenir les chercher en début de semaine prochaine après le délai règlementaire des 3 jours ouvrables. Quelle aubaine, nous avons gagné 6 jours de bonus pour notre tour de Sulawaisi

Nous n’allons pas laisser passer cette chance.Certes nous n’avons rien vu de la ville de Bitung et de ces environs les grands parcs où vivent les tarsier mais nous préférons ne pas laisser passer notre chance et de profiter de ces jours supplémentaires pour continuer notre route. Jeudi matin après une deuxième nuits d’un bon sommeil réparateur nous reprenons la mer pour affronter la côte nord de Sulawaisi

Bonjour les Molluques du nord

Dimanche 30 Janvier 2022, en début de matinée nous arrivons à Woto , une toute petite île des Molluques du Nord située dans une grande baie sur la côte Est d’Halmahera Le mouillage est très joli, l’eau transparente et la plage superbe mais il y a pas mal de courant, à tel point que je dois m’assurer pour plonger voir l’ancre. On est sur du sable mais il y a quelques pâtés de corail. Finalement après le repas de midi, la marée est haute et le courant s’est inversé faisant rentrer un légère houle. Nous décidons d’aller chercher un mouillage peut-être mieux abrité plus à l’intérieur de la baie.

C’est l’île de Wor. Il y a moins de courant mais il faut mouiller dans 25 m d’eau. En face se trouve le village de Bicoli où le mouillage est parait-il bien abrité par vent de secteur Sud, çà tombe mal, nous sommes à la saison de la mousson de Nord Est. Wor fera donc l’affaire pour la nuit. La baie est entourée de montagnes et derrière l’île de Paka dont on ne voit que le vaste chantier de la mine de nickel à ciel ouvert, se cache la ville de Buti qui est sans interrêt.

Le lendemain nous continuons notre route toujours plus au nord et après avoir hésité à nous arrêter dans la baie de Wayamli pour la nuit, nous décidons de profiter de la petite dépression prévue pour cette nuit et qui devrait amener du vent (malheureusement de Nord). On pourra avancer rapidement à la voile (et faire le moins de moteur possible) et atteindre directement Tobélo à 100 milles de là, demain avant la nuit. 100 milles en 24 heures c’est une vitesse d’escargot pour Rêve à Deux mais il faut compter avec les bords à tirer et un courant de plus de 2 noeuds descendant le long de la côte. Pendant la nuit on essuie quelques beaux grains qui nous font réduire plusieurs fois à 1 ris et trinquette mais on gère bien les bascules de vent et la progression est bonne. Au matin, en abattant après la pointe de Leilai nous apercevons un autre voilier à quelques milles devant nous. C’est Alphane Gipsy un ketch anglais. Toute la journée nous les suivons, eux au moteur, nous à la voile.

Nous mouillons tous les deux devant la ville juste avant l’appel de la prière du soir, comme il y a pas mal de mosquées tout au tour du port c’est un vrai concert qui nous accueille. Juste derrière la ville on distingue le volcan qui crache de temps en temps son nuage de fumée. Mais on a de la chance et le vent est dans la bonne direction parce que souvent c’est aussi de la cendre.

Mardi premier février, comme nous sommes dans une ville de bonne taille (35 000 habitants), il faut en profiter pour refaire le plein de gasoil. En Indonésie c’est toujours un peu compliqué, il n’y a bien sûr jamais aucune pompe sur les quais des ports. Il faut donc aller avec ses bidons dans une station service mais pas n’importe laquelle: les locaux, quand ils ont un moteur diesel, fonctionnent au Solar un gasoil subventionné de très mauvaise qualité auquel nous n’avons de toute façon pas le droit. Pour nous c’est le DEX un gasoil haut de gamme à faible teneur en souffre (environ 0,60 EUR/litre) mais il n’y en a pas partout. L’autre problème c’est de débarquer à terre. Entre estacade branlante bardée de clous rouillé et quai sur pilotis de 5 m de haut rien n’est prévu pour nos petites annexes gonflables. En longeant le bord on tombe sur un petit escalier taillé a même les rochers. Les habitants de la maison juste au dessus viennent spontanément nous aider à débarquer. On explique au monsieur qu’on voudrait remplir nos bidons. Il pense que nous voulons de l’eau et nous amène chez le marchand d’eau (en Indonésie dans la plupart des villes il n’y a pas d’adduction d’eau ou elle n’est pas potable on trouve donc des commerces équipés de purificateurs assez sophistiqués qui remplissent les bombonnes. On arrive finalement à se faire comprendre et Sammy le vendeur d’eau propose de conduire Domi à la station service, située à l’extérieur de la ville, dans son petit camion. Je reste discuter avec la dame et sa fille. 30′ plus tard Domi était de retour et Sammy a pu amener son camion jusqu’au bord de l’eau et on à fait la chaine pour charger les bidons dans l’annexe. On a eu une chance extraordinaire de tomber sur ces gens: d’après les blogs que nous avons pu lire c’est souvent beaucoup plus compliqué. Retour au bateau il est temps de manger par contre l’après midi quand on repart pour la ville nous avons juste le temps de taper une petite bavette avec notre voisin de mouillage et de rentrer précipitamment nous abriter au bateau en attendant que l’orage passe pour aller en ville. L’averse se prolonge et on se contente d’un raide rapide en Becak (scooter pousse-pousse) jusqu’au marché moderne (pasar modern) pour acheter du poisson et des légumes pour le soir. On y retournera demain pour faire les courses plus sérieusement, il va bientôt faire nuit.

La première impression de Tobelo est un peu négative. Le port et les ruelles étroites qui mènent à la jetée des bateaux taxi ou nous avons amarré l’annexe sont d’une saleté repoussante avec comme d’habitude, des monceaux de déchets plastiques jusqu’au marché où des rats aussi gros que des chiens passent entre les jambes des chalands et se crapahutent dans les caniveaux qui servent aussi d’égouts.

Deuxième impression le lendemain, ou nous allons vraiment découvrir cette ville, est nettement meilleure. Des rues bordées de petites maisons et de commerces. Ah non ils ne sont pas très riches! et l’on trouve de temps en temps des cabanes en tôles rafistolées, mais la plupart ont des murs en dur avec un sol carrelé.

La ville grouille de vie et les gens ont l’air heureux , partout des rires et des sourires et la musique et la religion font partie de leur vie de tous les jours. Bien que l’on voit surtout des mosquées et beaucoup de femmes voilées, la ville serait en majorité chrétienne et depuis les affrontements meurtriers de 1999-2000, les deux communautés semblent vivre en bonne intelligence. Passé le bord de mer et sa misère, les quartiers sont plus propres et mieux entretenus.

Quand je fais mes courses, j’essaie toujours d’avoir ma glacière , des grands sacs cabas réutilisables, une boîte à œufs et un récipient étanche pour les aliments délicats comme le poisson ou le tofu pour ne pas avoir à utiliser leurs multiples sacs plastique. Lorsqu’on les refuse, nous prennent-ils pour des martiens ou commencent -ils à prendre conscience qu’il faut sauver la planète?

Nous ne voulons pas nous éterniser ici plus longtemps et une fois toutes les provisions embarquées nous larguons les amarres pour aller mouiller dans le lagon de Kokara à 6 milles sur notre route.

C’est une piscine entourée de corail et la passe n’est pas très profonde. L’orage ce soir nous tourne autour sans nous atteindre il restera sur Tobelo et ses montagnes. Le matin avant que nous partions deux jeunes garçons en pirogue viennent nous vendre des mangues fraichement cueillies. Ils repartent avec un peu d’argent et une sucrerie en prime, ils sont ravis!

Nous laissons la place libre pour Alphane Gipsy que nous voyons arriver quand nous franchissons la passe et nous hissons les voiles pour Morotai 20 milles plus au nord.

Adieu à la Papouasie

Et c’est sous un soleil radieux que nous reprenons la mer. Par contre comme le plus souvent dans cette région équatoriale c’est du petit temps et il faut souvent recourir au moteur pour aider les voiles et traverser les zones les plus calmes surtout si le courant est contraire.

Escales rapides à Besir Bay où nous avons mouillés tant de fois et à cette petite anse sur la côte Ouest de Batangpele (sans doute le meilleur mouillage de tout Rajah Ampat) le temps de franchir une nouvelle fois l’équateur (la 6éme) et nous sommes déjà à Wayag .

Difficile de se lasser de ce paysage extra terrestre de rochers en pain de sucre couverts d’une végétation improbable, véritable labyrinthe où requins et tortues cohabitent, de ce calme où seul les oiseaux peuvent nous distraire. Il y a bien un autre bateau arrivé peu après nous mais il est parti se cacher dans une autre baie.

Ce matin découverte d’un scarabée couleur bois aux longues antennes dans la cuisine. C’est la première fois que nous découvrons un « cockroach » blatte où cafard à bord mais on s’y était préparés. On a trouvé un insecticide spécifique qui se présente sous la forme de bâtons de craie parait-il très efficace. J’en barbouille dans tous les coins du bateau c’est facile et sans odeur. Le lendemain je retrouve le coupable le ventre à l’air. Pas très écolo mais sous ce climat si on ne veut pas se faire envahir il faut agir vite …

De là, nous faisons notre dernière escale à Sayang, l’île la plus nord du parc que nous ne connaissions pas encore. Contrairement à la plupart de ses voisines rocheuses et escarpèes, celle-ci est basse et sableuse. Elle possède même un lagon peu profond et sans patates de corail. Mouiller dans 3,5m d’eau bleue turquoise transparente çà ne nous était pas arrivés depuis un moment. On tente un excursion à terre pour découvrir ce joyaux de la nature mais à peine débarqués sur la plage, nous sommes assaillis par des milliers de moustiques très agressifs. Wick nous en avait parlé et Domi s’était enduit de crème anti moustique mais ce qui était un répulsif très puissant pour leurs congénères Néo Zélandais ne semble avoir absolument aucun effet ici. Le temps d’un selfie et nous battons rapidement en retraite tout en nous donnant des claques pour éviter que ces maudits insectes nous suivent sur l’eau et nous nous rabattons sur le banc de sable qui protège le mouillage pour nous dégourdir les jambes sans être importunés.

Cette fois-ci pas la peine d’aller vérifier l’ancre on peut la voir du bateau elle n’est pas prise dans un pâté de corail

Avant la tombée de la nuit nous avons la visite de 2 pêcheurs sur leur longue barque. Ils viennent de Gebe une île tout en longueur à 35 milles dans le sud ouest. Ils étaient contre le vent et la mer et se sont fait rincer copieusement par les embruns et en plus ils se sont pris un bel orage. Ils sont trempés et frigorifiés. Nous leur offrons une tasse de thé bien chaud et pendant qu’ils se réchauffent nous engageons la conversation avec leur quelques mots d’anglais et l’aide de google translate sur le téléphone de Domi. Ils viennent pêcher ici pour deux jours autour du banc de sable en se mettant à l’eau pour tirer leur filet entre la plage et leur embarcation. On parle familles, l’un d’eux et originaire d’Halmahera et comme nous leurs avons dit que nous y allons il nous donne quelques tuyaux (Bicoli not so good, Tobelo OK OK). La conversation passe à la faune locale: crocodiles, y en a pas ici, requins oui mais çà va. Par contre, pas question pour eux d’aller dormir sur la plage. Ce n’est pas les moustiques qui les inquiètent mais il y aurait beaucoup de serpents venimeux de gros calibre! Il ne faut surtout pas y aller nous disent-ils. Pour une fois on adresse un grand merci aux moustiques! Sans eux nous aurions peut-être été mordu par l’un de ces dangereux reptiles. Une fois réchauffé ils partent échouer leur barque sur le ban de sable. Elle est pourvue d’un roof minuscule où il peuvent se pelotonner et dormir presque à l’abri des intempéries ? quelle vie.

Pour être sûr d’arriver de jour sur Halmahera, nous passons encore la matinée au mouillage et c’est en début d’après-midi, sous un temps orageux que nous quittons la Papouasie. Le temps est très perturbé et vents et courants viennent d’un peu partout (sauf de la direction prévue par les gribs) mais au moins il y a un peu de vent et nous pouvons progresser à la voile …

L’orage menace normal on est sous l’équateur et l’on ne manque pas d’eau

Départ de Sorong

Les nouveaux panneaux solaires (2x250W) nous ont été livré par un petit camion qu’Ayu avait affrété et nous les avons installés sur le portique arrière à la place des anciens (2x110W) que nous avons déplacés et fixés sur un berceau en bois verni sur le roof entre le mât et la verranda. Dernières courses au supermarché Saga et on passe dire au revoir à Wick et Ayu dont la gentillesse et la compétence ont bien facilité nos escales prolongées à Sorong. On termine par les milliers de sourires et de rires avec mes petites amies de Tampa Garam .

Une sueur froide juste avant de partir, pourrons nous sortir? Ils viennent de déplacer l’épave du ferry incendié qui était à la sortie du port pour la mettre à quai et ont laissé le remorqueur à couple prenant la plus grande partie de la place disponible dans le chenal déjà étroit. En fait , on passe encore sans problème mais pas sûr que ce soit le cas pour Gismo le gros catamaran de 60′ qui était amarré à côté de nous…
Nous sommes déjà le 25 janvier et cela fait trois mois que nous sommes en Papouasie Occidentale, il est temps de reprendre la mer et d’aller voir plus loin. Nous avons prévu de passer une toute dernière fois par quelques uns de nos mouillages favoris parc de Rajah Ampat, de continuer vers le nord ouest sur Halmahera cette grande île, curieusement découpée, des Moluques du Nord puis de longer la côte nord de Sulawaisi (Célèbes) pour enfin redescendre plein sud par le détroit de Makassar qui sépare cette île et Bornéo pour finalement arriver sur Lombok probablement au début avril. Mais d’ici là il peut s’en passer de choses…

Dernières photos de Sorong , un vendeur de poissons rouges dans la rue et une dernière fois le petit resto où on s’est tant régalé.

L’installation des nouveaux panneaux solaires

et pendant ce temps là ils y en a qui s’amusent

et enfin le départ , il était temps bientôt il sera difficile de rentrer et de sortir dans ce port ….

direction Rajah Ampat pour un dernier adieu à la Papouasie

Week-end à Soop

Jeudi 13 janvier 2022 , très court arrêt à Tampa Garam pour aller déposer nos passeports à l’immigration. Encore! me direz vous. Eh oui! Nos visas initiaux étaient valables 2 mois du 23/10/2021 au 23/12/2021 mais depuis cette date, nous devons les renouveler tous les mois. C’est assez astreignant pour ne pas dire carrément pénible d’abord il ne faut pas rater la date (minimum 3 jours ouvrables avant l’expiration)au risque d’avoir une amende à payer il faut aller en personne à l’immigration faire la demande de renouvellement et revenir 3 jours ouvrable plus tard pour récupérer les passeport estampillés avec le nouveau visas et bien sûr pendant ces 3 jours ils gardent nos passeports, on ne peut donc pas s’éloigner de Sorong. Par contre la demande de renouvellement peut être faite à partir de 10 jours avant l’expiration ce qui nous permet de gagner un peu de temps pour la fois prochaine .
Domi avait prévu de mettre le bateau hors de l’eau à Helena Marina dans la rivière au sud-ouest de la ville la semaine prochaine pour changer les anodes et refaire la sous marine sur l’embase et l’hélice. Mais après discussion avec Wick et son chef de chantier, il s’avère que leur engin de remontée n’est pas adapté à un monocoque avec plus de 2 mètres de tirant d’eau surtout que les marées sont très faibles en cette période. Mauvaise nouvelle mais on va se débrouiller Domi bricolera quelque chose en plongée pour retenir l’anode. Et on verra le reste à Lombok quand on y arrivera en mars ou avril. On ne va pas changer nos plans pour çà, on a eu assez de mal à se construire un itinéraire qui nous motive à travers l’Indonésie.


Mais de toute façon on est bien obligés de rester dans le coin encore pour quelques jours: on doit encore attendre nos passeports et la livraison de nos nouveaux panneaux solaires. Nous allons donc passer le weekend à Soop une petite île tranquille pas très loin de Sorong . Le Mouillage devant le chantier de construction de barques traditionnelles devrait être bien abrité du vent prévu et c’est gratuit…


Le chantier est sur une belle plage et nous sommes mouillés dans une grande piscine d’eau claire et en dépit de la proximité de la grande ville. Les récifs de corail qui nous entourent à l’est et à l’ouest sont beaux et sont accessibles à la nage directement depuis le bateau . Samedi, après avoir installé un brelage maison pour immobiliser l’anode du sail drive (le narguilé c’est quand même super pratique) nous allons à terre voir les charpentiers à l’oeuvre sur une nouvelle embarcation. Ils nous accueillent les bras ouverts. Leurs seuls outils semblent être une tronçonneuse et un rabot électrique . La plage qui de loin paraissait idyllique avec son sable blanc et ses cocotiers est en fait un horrible dépotoir couvert de monceaux de déchets plastiques rejetés par la mer. Nous avons beau être dans le pays depuis trois mois et en avoir déjà vu pas mal, nous n’arrivons toujours pas à nous y faire: comment peut-on polluer autant? Un des charpentiers nous fait passer sur des planches pour atteindre l’autre plage où des familles pique nique .

Les enfants sont heureux, c’est le week-end ils jouent et se baignent en riant. En suivant le bord de mer sur quelques centaines de mètres nous atteignons le premier village.

Une rue large et toute droite avec de chaque côté de petites maisons dont beaucoup sont construites en dur, chacune au milieu d’une grande cour. C’est un village de pêcheur sans doute très pauvre mais ici tout est propre , la rue et les cours sont bien balayées, aucun déchet ne traine par terre. Au milieu du village il y a bien sûr l’église, ici, elle est Luthérienne.

. Pour atteindre le deuxième village il faut passer devant le cimetière , chaque tombe à son petit toit de taule et bien peint de couleur bleu turquoise.

100 mètre plus loin on arrive dans le deuxième village de l’île. D’apparence encore plus modeste mais toujours propre. Ce qui différencie les deux villages c’est la religion: on a pas pu tout déchiffrer mais il semblerait que l’église catholique aient été convertie au culte musulman…


Le soir Matin, qui habite une cabane sur la plage vient nous voir dans sa petite pirogue pour admirer notre bateau , il parle un peu anglais et on lui a dit que notre bateau est lui aussi en bois .


Le week-end est fini , et à 8:00 lundi matin nous nous amarrons une dernière fois à Tampa Garam pour une semaine marathon. Au menu: plein de gaz oil, de gaz et de nourriture, vidange moteur /inverseur et changement des filtres, montage des nouveaux panneaux solaires (qui sont arrivés entre temps, c’est la bonne nouvelle de la semaine), remontage des anciens à un nouvel emplacement, lessive et grand nettoyage sans oublier bien sûr d’aller récupérer nos passeports. On trouvera quand même le temps pour un bon repas à notre restaurant favori.
Dès que tout çà est fini on se barre!

Rajah Ampat çà continue!

Mercredi nous avons levé l’ancre pour aller mouiller dans une anse profonde sur la façade Nord Est de Kawe à une dizaine de mille pratiquement sur l’équateur. Toute la région de Rajah Ampat est truffée d’îles et d’îlots mais il n’est pas pour autant facile de mouiller, à moins de 100 mètres de la côte on trouve souvent des fonds de plus de 30 mètres et plus près, les coraux empêchent d’approcher. Domi passe beaucoup de temps tous les jours sur ses deux ordinateurs à la recherche de mouillages sympas et abrité de ces vents imprévisibles à l’aide de photos satellites téléchargées et des blogs et guides compilés par voileux qui nous ont précédés dans ces eaux peu connues et mal cartographiées.


Si les îles sont splendides les fonds sous-marins valent aussi la peine , et dés que le bateau est amarré nous enfilons notre tenu de bain, nos palmes et masques et nous passons le reste de la journée sous l’eau à nous émerveiller devant cet aquarium gigantesque.


Jeudi nous franchissons le détroit de Bougainville pour pénétrer dans le dédale de la baie d’Entrecasteau (qui portent aussi des noms locaux mais pour une fois qu’il y a des noms français sur la carte on va pas se priver: cocorico!).

On trouve une anse bien protégée entourée de mangrove pour la nuit. Vendredi on ressort par le bras ouest le paysage est grandiose entouré de rives abruptes avec une allure de fjord ou de ria. La baie est encombrée par une très grande ferme perlière mais un large chenal est aménagé au milieu.

A la sortie, juste avant le village de Selpele on aperçois une baleine qui effleure la surface avant de regagner la profondeur. Nous passerons l’après-midi et la nuit dans une baie de rêve sur le nord de la côte ouest de Batang Pele, profonde d’une quinzaine de mètres et parfaitement protégée de tous les vent. On nage avec les poissons sur le récif de la sortie et avant la nuit, des jeunes en pirogue viennent nous vendre des noix de coco qu’ils viennent de cueillir: juste à l’heure pour l’apéro.

Etape suivante passage entre Yagafo et Gam, nous y sommes déjà passé plusieurs fois mais cette fois nous nous y arrêtons. La passe est réputée pour ses eaux claires et ses fonds magnifiques. Mais la crique est étroite et profonde. On ancre au milieu dans 28 mètres avec la totalité de nos 70 m de chaîne et deux haussières à terre dans la mangrove l’une au nord et l’autre au nord ouest (çà nos rappelle nos mouillages Patagons) . Avec çà on devrait être prêt à tout surtout que la météo ne prévoit qu’un vent de nord très faible.

L’après midi plongée snorkeling dans la passe on l’on croise les plongeurs d’un « live aboard » de passage. Les fonds sont magnifiques et l’eau d’une clartés surprenantes. Nous nageons pendant plusieurs minutes avec une tortue qui nous remarque à peine. La nuit est calme et étoilée par contre le matin le ciel est gris, chargé de pluie. Nous partons quand même pour une autre plongée. Au retour surprise et inquiétude: nos amarres arrières sont complètement distendues. Le vent à tourné au sud est, la seule direction ou la forêt est à plus de 50 mètres et même s’il ne dépasse pas les 10 ou 15 noeuds, l’ancre semble avoir dérapée . Nous décidons de partir tout de suite , détachons et enroulons nos haussières et remontons l’ancre. Le guideau peine à remonter les derniers mètres (normalement les moins difficiles) mais l’ancre apparait enfin. J’embraye la marche avant et me dirige vers la sortie mais au bout de quelques mètres, silence complet, le moteur a calé et la manette est bloquée. Et là, derrière le bateau on voit apparaître une immense bâche… Pas de panique, l’annexe est encore à l’eau, on re-déroule rapidement une haussière à terre de chaque côté de l’anse pour sécuriser le bateau (pratique les 200m de dyneema sur enrouleur!). Domi enfile ses palmes et son masque et plonge. Le verdict tombe : l’ancre a remonté du fond de l’eau une bâche en maille (du type utilisé pour recouvrir les toits en chaume – il y a justement 3 gites en construction on fond de la baie) ce qui explique aussi qu’on est dérapé, l’ancre étant prise dans la bâche et non dans le sable du fond. Celle-ci a été ensuite happée par l’hélice et au bout de quelques tours a bloqué l’inverseur et calé le moteur. Un bon couteau à pain pour la retirer et un quart d’heure plus tard le moteur redémarrait et rien ne semblait avoir souffert. Plus de peur que de mal! De là nous allons de nouveau mouiller à Besir, sans surprise on connait bien!

Lundi 10 janvier, celà fait déjà 12 jours que nous sommes partis et les vivres frais sont épuisés surtout que la température ne nous aide pas pour conserver les fruits et légumes et du côté protéines comme nous n’avons pas de congélateur il ne nous reste plus que quelques oeufs et des boîtes de conserve. Nous allons nous ravitailler à Waisai.

Même par vent de nord le mouillage n’est pas des plus confortable notamment à cause des barques qui la sillonnent en permanence mais le marché est tout proche, juste à l’entrée de la rivière sur la rive gauche. Par contre, si vous avez peur d’attraper des maladies autres que le COVID évitez de vous y aventurer.

La face arrière du marché qui donne sur la rivière est définitivement d’une saleté immonde. Nous arrivons tant bien que mal à accéder au quai et à débarquer. Une fois dans le marché c’est comme partout: des petits commerçants vous vendent pour quelques dizaines de milliers de roupies bananes, haricots, tomates papaye, poissons, toffu (prélevé à la main par la marchande dans un seau de 20 litres à même la rue…

heureusement qu’on l’aime bien cuit) bref, tout ce dont nous avions besoin en un temps record. Sur le quai c’est un embouteillage de longues barques et la mer a baissée, notre annexe est complètement à l’extérieur et il n’y a presque plus d’eau. On a pas trop envie de patauger dans cette vase dégoutante. Un jeune homme nous aide à atteindre notre annexe. Nous n’avons pas été plus loin dans cette ville qui au dires des navigateurs qui y sont passés ne serait pas désagréable.


Peu avant le couché du soleil, Domi était sur l’ordi travaillant sur les prochaines destinations quand il aperçoit l’ombre d’une bête genre grosse araignée qui se faufilait vers la cuisine? Panique à bord , dans mes recherches sur les animaux de la région j’avais vu qu’il pouvait y avoir des tarentules et je ne me voyais pas vraiment, moi qui a horreur de ces bêtes là, lui courant après à quatre pattes sous la cuisine. Au matin Domi trouve enfin le coupable c’était un tout petit crabe arrivé là, on ne sait comment, qui se déplaçait sur le bord de la descente, le soleil bas sur l’horizon à ce moment là avait projeté son ombre très agrandie sur le plancher de la cuisine. Ouf! Comme quoi il n’y a pas que les gamins qui ont peur des ombres chinoises.

Mardi, on repart cap pour aller voir la pointe Est de l’ile de Waigo et l’on fini par deux mouillages un peu rouleur sur la pointe est. Mais il est déjà temps de rentrer à Sorong pour renouveler à nouveau nos visas. Nous disons adieux au parc de Rajah Ampat, c’est un endroit extraordinaire mais il le serait encore plus si le pays se donnait les moyens d’éliminer ses déchets plastiques et se dotait d’une vrai politique environnementale. En retraversant le détroit de Dampier au moteur nous sommes poursuivi par un très gros orage. Nous arrivons tout juste à la marina de Tampa Garam avant que le vent ne se déchaine, heureusement que le marin du gros cata Américain était là pour prendre nos haussières avec son zodiac! Merci à lui!

On aura passé quinze jours vraiment fantastiques dans ces paysages extraordinaires!

Wayag 2, le retour

Mardi 28 décembre, fin de matinée, après deux heures d’attente aux bureaux de l’immigration, nous avons enfin nos visas. On est de nouveau en règle jusqu’au 23 janvier. Pour arroser ça nous avons repéré dans le quartier un restaurant dont la devanture ne paye pas de mine mais dont l’intérieur est un patio avec fontaine tout à fait à notre goût au menu, poisson grillé et nouilles sautées c’est délicieux et pas cher du tout.

Delà on repasse par notre quartier favori pour aller au marché frais compléter nos approvisionnements pour les 15 prochains jours. En plus des fruits et légumes habituels, on trouve du tolu et des dattes fraîches.


Mercredi nous attendons la marée avec impatience pour sortir du bassin de Tampa Garam. Il est 13:30 quand la hauteur est suffisante, nous avons juste le temps d’aller jusqu’à Batanta pour y passer la nuit. Là nous y retrouvons le calme et la vie en pleine nature. De là, nous allons jusqu’à Pef où nous passerons notre soirée de réveillon, cette année encore, seuls devant une magnifique plage déserte. Pas de folie au menu car on veut repartir de bonne heure demain matin et malheureusement il n’y a aucune couverture internet donc pas de possibilité de contacter la famille ou les amis aux 12ème coup de minuit. On est donc au lit de bonne heure mais nous en somme tiré vers minuit par le bruit des pétards tirés du village à l’autre bout de la plage et nous avons droit au feu artifice papou qui part de tous les côtés.


Notre but est bien sûr Wayag, la perle de Rajah Ampat juste de l’autre côté de l’équateur.

Quand nous y étions passés en Novembre, nous avions dû rentrer précipitamment après seulement une nuit mais le peu que nous en avions vu nous avait laissé sur notre faim. Cette fois-ci, nous avons bien l’intention d’y rester plusieurs jours et de l’explorer comme il se doit ce paysage magnifique et si dépaysant. Cette fois-ci , quand nous arrivons, nous ne sommes pas seul. Il y a une grosse goélette charter et un yacht à l’entrée mais tous deux semblent se préparer à partir. On aperçoit aussi une ou deux petites vedettes de touristes qui circulent et il y a quatre voiliers ancrés dans la grande baie du fond. Par contre notre petit crique devant la plage est libre et au bout de deux jours le dernier voilier est parti et nous nous sommes retrouvés seuls. Etaient-ils venus la seulement pour réveillonner ou ont-ils été découragés par le temps pluvieux… On savait qu’il pleuvait beaucoup dans la région mais en ce jour de l’an, c’est vraiment le déluge. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, nos réservoirs sont pleins et on a assez d’eau dans nos seaux, bassines et jerrycans pour prendre des douches trois fois par jour et faire plusieurs grandes lessives. Pas besoins de Karcher, le pont est astiqué et rincé à grande eau. Domi prétend se rappeler d’un vieux proverbe (à moins qu’il ne l’ai inventé…) qui dirait « Nouvel an pluvieux: 100 ans de bonheur pour les vieux » si c’est vrai alors là on devrait être vraiment gâtés!


Après la pluie le beau temps et dès dimanche, nous pouvons gonfler le kayak pour aller explorer les méandres de ce plan d’eau étonnant en nous faufilant entre ses milles et un pains de sucre.

On a vraiment l’impression d’être sur une autre planète complètement hors du temps, impression renforcée par le fait que nous sommes les seuls humains présents. Les formes si particulières de ces îlots vient de leur nature karstique qui aurait ici été amplifiée par ses immersions au fond de l’océan et remontées successives au gré de la tectonique des plaques (s’il y a des géologues parmi vous n’hésitez pas à nous envoyer vos théories, moi j’ai pas tout compris). La pêche étant strictement interdite, les eaux sont très poissonneuses surtout au tour des massifs de corail partout très nombreux. Elles sont aussi très claires mais un peu verdâtre du fait de la végétation abondante.


Notre ami Anglais Peter était monté au sommet de l’îlot le plus proche de l’entrée et nous avait dit que la vue de là haut valait vraiment la peine. Aussi, mardi après midi, comme il faisait beau, on est partis pour faire la grimpette à notre tour. Mais il avait oublié de nous dire que certaine parties de la montée sont tellement raides et ravinées qu’elles nécessitent des qualités d’alpinistes (peut-être le sentier avait-il aussi été détérioré par les pluies diluviennes depuis son passage). A peine au pied de la paroi, j’ai renoncé à monter et j’ai laissé Domi partir avec l’appareil photo et le téléphone (on avait déjà photographié la plage en long et en large).

Tant pis pour la vue mais ce n’est pas grave, j’adore flâner sur la plage pour dénicher de jolis coquillages et aussi faire un peu de ménage car même au coeur de cet espace protégé, les déchets plastiques rejetés par la mer sont omniprésents. J’étais dos à la mer et je regardais la forêt lorsque soudain, à trois mètres de moi, un gros, mais très gros lézard était en arrêt et me regardait. Je me maudit aussitôt de n’avoir pas gardé au moins le téléphone j’aurai pu vous montrer une photo de ce monstre que nous identifierons plus tard comme étant un magnifique varan de Gould.

Photo d’un varan de Gould, identique à celui que j’ai croisé, empruntée sur Wikipedia. Merci à son auteur!

Sur le moment je n’ai pas eu peur et même je me suis approchée tout en respectant une bonne distance entre lui et moi mais si j’avais lu ce que l’on en disait de cette bête sur internet j’aurai sans doute pris mes jambes à mon cou. Ceci dit je préfère encore me trouver en compagnie de cette charmante bestiole à la langue fourchue plutôt que d’un de ces reptiles encore beaucoup plus gros à la mâchoire puissante et aux dents acérées qui parait-il fréquentent les eaux du parc.

Après s’être regardé dans les yeux un moment, chacun a finalement repris ses occupations lui s’est enfoncé dans la forêt et moi je suis retournée à mes coquillages non sans garder un œil dans sa direction. Domi aurait bien aimé lui aussi faire sa connaissance surtout qu’il n’a pas pu aller jusqu’en haut, la fin du parcours était trop abrupte et glissante pour lui.

Notre exploration de Rajah Ampat continue dans l’article suivant..

Une année difficile pour tout le monde se termine, épidémie, vaccination et restrictions en tous genres. Mais on s’est adapté, on a pu continuer à naviguer et à voire de nouveaux horizons. Plus de 10 000 milles parcourus, 4 pays visités et des dizaines d’îles toutes plus paradisiaques les unes que les autres explorées et surtout des rencontres inoubliables et de nouveaux amis très chers. A vous tous, fidèles lecteurs ou nouveaux venus sur ce blog, nous vous souhaitons un joyeux Noël et une très très Bonne Année 2022

Un village heureux au cœur de la ville de Sorong

Les spécialistes informatiques de l’immigration auraient enfin résolu le « bug » qui affectait la saisie de nos passeports dans leur système. Nous avons rendez-vous mardi matin. A 09:00 nous remettons nos passeport à l’officier qui nous demande de patienter. Nous resterons sagement assis dans le hall climatisé toute la matinée sans que rien ne se passe mais finalement à 11:30 (1/2 heure avant la fermeture du bureau pour la pose déjeuner) le fonctionnaire réussi enfin à scanner tous les éléments de notre dossier et nous remet le bordereau pour payer les visas. Maintenant il nous faut aller à la banque qui se trouve en bas de la rue pour effectuer le paiement et revenir ici à la réouverture pour faire les fameux « biométriques » (photos et empreintes digitales). La démarche à la banque s’effectue en quelques minutes et juste à côté il y a un resto sympa avec un peu plus de choix et des plats plus évolués que la dernière fois mais bien sûr c’est beaucoup plus cher que le petit bouiboui du marché: cette fois on s’en tire pour l’équivalent de 9 Euros à deux! Mais il faut vous avouer qu’en plus des plats (4) on a pris chacun un smoothie d’avocat avec du chocolat (beurk) – en fait on avait demandé un jus de mangue sans sucre – sans doute un problème de traduction…

Il n’est pas midi quand nous ressortons du restaurant. Il nous reste encore une bonne heure à tuer avant de retourner chez Courteline version indonésienne informatisée. Nous ne sommes pas très loin du quartier que j’avais repéré lors d’un précédent passage en ogek dans le coin. Nous marchons le long de l’avenue Ahmad Yani (l’atère principale de Sorong) jusqu’au pont qui enjambe une rivière. L’avenue est bordée de trottoirs surélevés et de larges caniveaux remplis de déchets plastiques. Au vue des pluies torrentielles journalières on comprend facilement pourquoi: 1) ils sont si profonds, 2) pourquoi tant de plastique se retrouve à la mer. Mais si çà c’est l’avenue principale nous sommes un peu inquiets de ce que nous allons trouver dans ce quartier…

Prenez le temps de profiter de ces moments en cliquant sur les photos pour les visualiser une par une en plein écran

Mais non! au contraire, au bord de la rivière nous découvrons un village haut en couleurs, niché sur la rive et entouré d’une oasis de verdure. La mer est basse et la rivière se résume par endroit à des mares couleur café au lait où sont échouées les barques des pêcheurs qui vivent là. Il fait beau, c’est jour de lessive! Le linge suspendu aux balcons rajoute encore plus de couleur à cette ensemble déjà très bigarré en lui donnant un air à la fois joyeux et tranquille. A part quelques scooters, il n’y a pas beaucoup de passage sur la rue étroite qui longe la rivière. Elle porte d’ailleurs bien son nom: Lorong Obadiri (littéralement: le couloir Obadiri). Son étroitesse est renforcée par une digue d’un mètre vingt sensée protéger les habitations des crues que l’on devine fréquentes.

C’est les vacances de noël et les enfants ne sont pas à l’école. Ils sont tous là, jouant ensemble, libres de courir et de taper dans un ballon. En plus c’est facile, la plupart des maisons donnent directement dans la rue. Petits et grand nous accueillent avec des sourires radieux et comme toujours nous demandent de prendre des photos.

Ici on ne mendie pas , on ne trafique pas. Ce n’est sûrement pas un quartier riche, mais les habitants ont l’air heureux et semblent vivre convenablement en entretenant le peu qu’ils ont le mieux possible. Les maisons sont bien peintes, souvent même décorées avec goût, les balcons sont ornés de fleurs, les tôles des toitures ne sont pas trop rouillées et la rue est propre et manifestement balayée régulièrement.

Nous serions bien resté plus longtemps jouer avec les enfants ou essayer de parler avec les adultes malgré la barrière de la langue mais malheureusement il est déjà l’heure de retourner à l’immigration. Mais çà ne fait rien, pendant une heure, nous avons laissé derrière nous la grande ville, ses odeurs, son bruit et sa saleté pour nous retrouver hors du temps dans un quartier dont les habitants ont appris à gérer leur espace pour y vivre ensemble en harmonie.

De retour à l’immigration nous remettons notre justificatif de paiement. Peter, un navigateur solitaire britannique que nous avions rencontrés à Tampa Garam en Novembre est aussi là. Lui attend son visa qui aurait dû être près. Au bout de deux heures nous sommes appelés pour faire les photos et les empreintes. Ce sera tout pour aujourd’hui nous dit le fonctionnaire. Maintenant il faut 3 jours pour émettre nos visas et c’est là que la mauvaise nouvelle tombe: ils sont fermés pour noël Jeudi et Vendredi. Nous ne pourrons donc pas avoir nos passeports avant Mardi prochain et cerise aigre sur le gâteau déjà amer, comme ils détiennent nos passeport nous devons rester impérativement sur Sorong, pas question de partir sur Rajah Ampat ni même sur Batanta.

La perspective de passer Noël dans les eaux fangeuses du bassin de Tampa Garam au son du karaoké nous déprime très fortement. Temps pis on va partir quand même mais pour se conformer aux instructions de l’immigration on va essayer de trouver un endroit tranquille à proximité immédiate de Sorong… Course rapide à Saga pour la semaine et on saute dans un taxi jaune pour rentrer au bateau. Celui la est particulièrement délabré d’ailleurs il n’arrive pas jusqu’au bout. A la fin de la grande descente juste avant Tampa Garam on entend un grand crac! Debout sur les freins, le chauffeur arrive tant bien que mal à traverser la route et à s’immobiliser sur le bas côté: direction cassée…On fini à pied

Quelle journée!

Rires, moteur, lunettes, vaccins et visas

Nous n’avons pas encore reçu nos pièces mais l’importatrice Volvo Penta de Jakarta nous a informé Lundi (13/12/2021) qu’elle les avait enfin toutes et qu’elle allait pouvoir nous envoyer la facture et nous les expédier dès réception de notre paiement. Il va falloir donc encore attendre jusqu’à la fin de la semaine avant que Dominique puisse mettre le nez dans le moteur pour démonter et remplacer les pièces défectueuses. En attendant mes jeunes amies locales nous ont bien occupé.

Lendi ,Febby, Nita, Thia, Eno ont entrepris de m’apprendre une chanson dans leur langue , mais je ne suis pas très douée, et mes erreurs de prononciation déclenche leurs fou-rires.

On a aussi entrepris de nettoyer le bassin des déchets plastiques qu’amènent chaque marée. Muni d’une épuisette on fait le tour en annexe et on s’amuse beaucoup heureusement cette fois ci le port est relativement propre , nous avons quant même ramassé deux sacs pleins de sachets et bouteilles plastiques .

Le colis Volvo est finalement arrivé samedi au bureau, Wick nous l’apporte dimanche matin quand il vient avec Abnu le soudeur qui nous fabrique une nouvelle fixation de hale-bas pour ajuster son ébauche (en Indonésie, les gens dont la religion ne l’interdit pas, travaille le dimanche – Abnu est musulman) Tout en contrôlant d’un œil le travail sur le hale-bas, Domi ne perd pas de temps et commence le démontage. Le but est de remplacer la pompe de circulation du liquide de refroidissement, de nettoyer l’insert de l’échangeur de température et de changer le thermostat. Mais pour accéder à ces organes il faut auparavant démonter pas mal d’autres accessoires qui empêchent d’y accéder notamment les courroies, le filtre à air, le boitier relais électriques, le coude d’échappement et surtout l’alternateur supplémentaire qui est en plein dans le chemin pour sortir l’insert de l’échangeur. Evidemment l’axe d’articulation de ce foutu alternateur refuse obstinément de sortir. Domi est furieux et n’arrête pas de pester et râler mais il faudra bien faire avec, désolidarisé de ses câbles et de son tendeur il semble pouvoir s’écarter suffisamment d’un côté comme de l’autre pour ne pas gêner l’intervention. Bon il se fait tard et une nuit de sommeil calmera les esprits et tout ira mieux demain. Mais le lundi n’est pas beaucoup plus propice à la sérénité de notre chef mécanicien. Si la pompe ne pose pas de problème particulier pour être démontée, l’insert de l’échangeur est une autre paire de manches car bien sûr il est situé du côté le plus difficilement accessible du moteur, celui ou il n’y a aucune ouverture latérale. Tout doit donc se faire plié en quatre par dessus le bloc moteur en se contorsionnant pour essayer de voir où sont les vis et dans quel sens les tourner et quand on mesure 1,85m, qu’on est souple comme un verre de lampe et qu’il fait 32° sans aucune ventilation c’est pas du gâteau. Evidemment au moment crucial la clef tombe et va se perdre sous le moteur quand ce n’est pas l’écrou ou les lunettes. Inutile de vous dire que çà râle dur dur dans le fond du bateau surtout que la flasque arrière de l’échangeur refuse obstinément de se laisser démonter.

Le lendemain, nous sommes obligés d’aller en ville pour renouveler nos visas. Et oui çà fait déjà presque 2 mois que nous sommes en Indonésie! Nous avons loué une voiture avec chauffeur, il connait bien la ville et nous arrivons rapidement au bureau de l’immigration. Malheureusement, après avoir rempli tous les formulaires, le fonctionnaire nous dit qu’il faut que nous revenions un autre jour car le système ne marche pas. Nous profitons d’être en ville et d’avoir un chauffeur pour aller chez un opticien pour une nouvelle paire de lunette pour Domi, l’actuelle commençant à donner des signes de fatigue. Si vous avez besoin lunettes de vue, il est nettement plus facile de les faire en Indonésie qu’en France . Ici pas besoin de passer d’abord chez un oculiste pour obtenir une ordonnance. Le contrôle des yeux et de la vue est effectué directement dans le magasin qui dispose de tout l’équipement nécessaire et du personnel qualifié pour le faire et c’est compris dans le prix des lunettes. Nous avons dû passer en tout et pour tout une demi heure chez l’opticien et dans l’après midi on recevait un coup de téléphone nous informent que les deux paires de lunettes étaient prêtes. Deux? oui parce que vu le prix çà ne vaut vraiment pas le coup de s’en passer: on parle de quelques dizaine d’euros et pourtant, pour nous ici pas d’assurance ni de mutuelle on paye le prix fort! Vous me direz: oui mais en France elles sont sûrement de meilleure qualité. Rien n’est moins sûr et c’est peut être même l’inverse. La monture des lunettes qu’il avait fait faire aux Sables d’Olonne avant de partir s’est désagrégée au bout de six mois et le revêtement des verres a commencé à s’écailler. Remplacées sous garantie lors de notre retour en France fin 2019, elles ont fini de la même façon en à peine un an… Pour les indonésiennes, on vous tiendra au courant mais la première impression est bonne et le design très bien.

Retour au bateau Domi se remet au travail et, la pause ayant porté conseil, arrive à démonter l’insert de l’échangeur sans difficulté particulière et, fait extraordinaire, sans râler. L’astuce était de couper un morceau de 2 cm dans une clé Allen/BTR pour qu’elle puisse passer dans le peu d’espace disponible et pour pouvoir l’introduire dans une douille de clé à cliquet… ensuite, une fois les deux flasques ôtées ils suffisait d’intercaler une plaque entre la flasque arrière et l’extrémité de l’insert, remonter la flasque et serrer les 4 vis pour chasser l’insert vers l’avant. L’insert est sorti, plusieurs tubes sont obstrués par des débrits de plastique d’autres sont complètement entartrés. Il va falloir nettoyer tout celà.

Mercredi matin Domi téléphone à l’immigration qui confirme que leur système marche normalement. Cette fois-ci, pas le temps d’attendre de trouver un chauffeur nous partons donc en ogek (scooter) . Les deux pilotes qui nous ont pris en charge n’avait en fait qu’une très vague idée d’où pouvait se trouver le bureau de l’immigration. Ils sont un peu perdus et nous font faire le tour de la ville par des quartiers que nous n’avions pas encore vu, très typique, j’adore! Après quelques tergiversations, un arrêt sur un marché aux pétards (c’est bientôt noël) et quelques coups de téléphone (d’une seule main, même pas peur) ils nous déposent à bon port. Malheureusement pour nous il ne s’agissait pas d’une panne générale sur le système de l’immigration mais d’un blocage spécifique sur nos passeport… Ils nous rappellerons dès qu’ils auront résolu le problème. Tant qu’à être en ville de bonne heure pourquoi ne pas essayer de nous faire injecter notre troisième dose de vaccin contre le COVID (notre dernière injection date du mois de mai). Nous nous rendons d’abord à l’hôpital Pertamina qui est recommandé par les navigateurs. Nous somme bien accueillis. Ils nous disent qu’eux ne disposent que du vaccin SINOVAC mais que si nous allons à l’hôpital public à côté de l’aéroport, ils disposent du vaccin Moderna qui est plus compatible avec le Pfizer de nos premières injections. Et là le parcourt du combattant commence. Nous sillonnons la ville de long en large, visitant deux centres de vaccination et trois hôpitaux (dont un ouvert mais entièrement désert???) passons trois fois devant l’aéroport et deux fois au grand marché traditionnel mais sans succès. A chaque fois on nous dit la même chose allez là bas, eux ils ont du Moderna mais à chaque fois c’est du SINOVAC. Le dernier centre de vaccination est installé sur le trottoir devant l’aéroport, il est géré par la police et là, l’officier responsable est formel: vous ne trouverez pas autre chose que du SINOVAC dans toute la province de Papouasie Occidentale. Nous finissons par aller dans un petit resto près du marché où pour 1€20 boisson comprise nous mangeons chacun un plat copieux et savoureux. Notre périple urbain se termine par un passage chez l’opticien pour récupérer les lunettes et au super marché pour faire quelques courses. Nous rentrons au bateau vers seize heures, complétement cassés.

Pendant qu’il y en a un qui bosse d’autres font les guignols sur le bateau en face

Pourtant, pour Domi la journée n’est pas finie. Comme tout a été démonté et nettoyé il veut commencer à remonter. Vers 19 heures, tout est en place et la dernière vis serrée. Il ne reste plus qu’à remplir le circuit de refroidissement (on aura juste assez de liquide) et procéder aux essais. On tourne la clé de démarrage et le moteur démarre, l’eau s’écoule parfaitement par l’échappement, la pompe ne fait plus de bruit et le thermostat marche. Tout semble être rentré dans l’ordre! Il y a juste une bulle d’air dans le circuit qui une fois le moteur arrêté se purgera toute seule pendant la nuit. Une bonne chose de faite!

Entre temps Abnu a terminé la pièce pour remplacer la fixation du hale-bas sur le mât. Pour éviter le risque d’affaiblir le mât en y perçant de nouveaux trous ou en y appliquant un pièce inox, la nouvelle fixation est boulonnée sur le pied de mât et est isolée électriquement du mât par un joint plastique. Avec le moteur et le hale-bas réparés, nous sommes enfin à nouveau 100% opérationnels. Ils nous tarde de reprendre la mer et de retrouver les mouillages paradisiaques de Rajah Ampat.

Mais vendredi en milieu de journée, l’immigration a rappelé et ce n’est pas encourageant! Leur système n’accepte toujours pas nos passeports. Ils réessayerons lundi. Nous commençons à être inquiets. Nos visas expirent dans quelques jours et les vacances de Noël vont commencer aussi pour les services de l’immigration. Ils ont normalement besoin de 3 jours entre le moment où nos passeports sont enregistrés dans leur système et le moment ou on peut venir récupérer notre nouveau visa. Va-t-on devoir rester bloqué dans ce bassin pour les fêtes? Croisons les doigts et espérons que non!

C’est une manière très confortable de téléphoner à sa petite amie ( le marin de Gizmo)